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Comment suis-je ? Voyons voir... Je ne compte pas vous faire un roman comme haut, la description visuelle ce n'est pas mon point fort je vous assure. Alors me voici :J'entends souvent le monde dire que mon pelage est égal à celui d'un félin, un grand félin aux belles tâches noires couvrants son corps brun et gracieux. On le nomme le léopard. Mais moi, ma race c'est le Bengale. Je suis belle hein ? Oui enfin, pas tout à fait je sais. Une cicatrice remontant à un combat féroce contre le clan de l'Ombre encombre mon maigre ventre. Une marque que je fus fière de porter étant chaton même si les douleurs ne m'échappaient pas. Aujourd'hui je ne sens plus rien, tant mieux à vrai dire.

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Douce, brillante, fragile comme une rose n'est-ce pas ? Quelle idée vous faites-vous de moi ? Non, hélas par le plus grand désespoir de tous ma personnalité ne se résume pas à la perfection. Je ne suis ni douce, ni brillante, ni fragile. Enfin si, peut être fragile mais qui ne l'est pas ne serait-ce qu'un petit peu ? Et bien à vrai dire, on dit de moi une femelle sage et à l'écoute de l'opinion des autres. Effectivement vous penserez certainement que je ne suis pas bavarde. C'est vrai. Mais savez-vous ce qu'il se passe généralement lorsque je l'ouvre ? Et oui ! Malheur, malheur, mes mots sont tels le venin d'une vipère cherchant à s'éparpiller dans votre sang qui coule abondamment. Mon regard est dur mais il faut savoir se faire respecter parfois. Savez-vous ce qui m'insupporte au plus profond de moi-même ? La comédie des chats sauvages vivants autour de moi. Vous savez, ces êtres faisant semblant d'aller bien. Il te sourit, il rit, il raconte de belles histoires irréelles pour charmer, il se vante d'acte qu'il n'a jamais acquit et vous, comme une cervelle de souris vous tombez dedans. Vous le croyez, vous l'admirez, vous vous faites une idée de lui, cette idée qui a le don de s'éparpiller dans l'assemblée, une simple rumeur qui peut prêter autant d'attention sur vous, autant de critiques, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Ce monde minable qui croit par de simples paroles. Mensonges, ce ne sont que mensonges. Quelqu'un pourrait te dire : « Tien, elle s'est une schizophrène, je l'ai déjà vu parlé à un arbre.» et toi, bêtement tu le croirais et raconterais ça à ton entourage pour faire passer la concernée de malade qui parle aux arbres. Je vois, j'observe, je sens et je vis, ce que les autres autour de moi vivent. J'entends les critiques, les murmures indiscrets qui ont pour but de faire perdre l'assurance des autre. Je ne suis pas dupe, croira qui croira je n'ai pas l'intention de me révéler si naïf que vous. Je ne dis rien pour l'instant, je ne fais qu'écouter et observer mais le jour où mon tour viendra, plus rien ne sera plus pareil et je ne laisserai personne donner de faux jugements incorporels.

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Je me nomme Petite Rose. Je n'ai que quelques lunes, je ne sais pas ce que je fais là, ce que je suis, pourquoi j'existe ni comment. Je sens le corps chaud et duveteux de ma mère à coté de moi. J'ignore son nom comme j'ignore ce que veut dire « nom ». Je veux m'agripper à elle et par quelques efforts, je pousse sur ce que l'on appelle des « pattes » pour me redresser. Je perds l’équilibre, il semblerait que mon corps soit trop fragile pour que je ne puisse acquérir mon tout premier désir. Ce n'est pas grave, je passe à autre chose, rien d'important. Et si je restais là sagement à écouter le battement de cœur de ma mère qui s'accélère à chaque seconde ? C'est une bonne idée moi je dis, que pourrais-je faire après tout ?
~ Je me réveille d'un mauvais rêve, maman me dit tout le temps « Ce n'est rien, un petit cauchemar de rien du tout ». Je l'écoute et me calme comme si chaque mot m'apaisait, pourtant je ne sais même pas ce qu'ils signifient. Je cours pour me dégourdir les pattes, j'entends faiblement l'appel de ma mère qui me miaule « Petite Rose, ne vas pas trop loin ! » Promis maman, je n'irai pas trop loin. Je suis sûre que quelque chose attirera vite mon attention pour le détourner de mes idées farfelues qui gêneront les guerriers. Tout juste ! Quelle est cette chose que l'on nomme « feuille » ? Pourquoi a-t-elle un nom aussi compliquer à prononcer ? Je ne m'attarde point sur le sujet et me jette dessus comme un chasseur se jetterait sur sa proie. Je m'amuse comme un chaton, je suis un chaton. Je ne vois pas le monde qui m'entoure, qui se moque, qui rie, qui prend plaisir à me voir heureuse face à une feuille morte. Ces chats qui semblent regretter le bon vieux temps. Hé oui ! Vous êtes vieux maintenant, chacun son tour d'être naïf.
Je me nomme Nuage de Rose, je suis désormais apprentie et enfin libérée de cette cage à chaton. Mon mentor dit souvent que je suis têtue et ne veux pas obéir. Je n'y peux rien, c'est plus fort que moi ! J'aimerais courir, rigoler, pleurer, danser dans ces nouvelles terres, ce nouveau monde que je viens à peine de découvrir. Mon nouveau chez moi. Quel est cette odeur si attirante et provocante ? N'est-ce pas le gibier par hasard ? Elle se mélange aux herbes vertes de nos terres caressants chaque jour nos coussinets. Le feu disons-nous, une terreur pour la forêt, hélas.
Je veux découvrir le monde, découvrir ce qui se cache en dehors de nos territoires, je veux traverser les terres de nos ennemies comme si elles étaient miennes. Je le pourrai, peut être un jour. Une apprentie se doit d'apprendre le code du guerrier tout comme de l'appliquer.
Je me nomme Nitescence de la Rose. Mon baptême date à présent d'il y a six lunes. Je m'y fais, cette liberté que n'a pas un chaton ni un apprenti, je m'y fais. Je m'y fais même très vite, je l'adore, je la chérie mais je cache ma satisfaction. Il faut apprendre à garder son calme, prouver sa loyauté, montrer son courage et par dessus tout, combattre par la ruse. Tu n'es pas rusée, tu n'ai pas fait pour la vie sauvage. Moi je veux l'être, je veux prouver ce que je vaux et protéger le clan qui m'a mis au monde. Les ancêtres m'ont confié ce devoir, je dois l'aboutir.