麵包改變了一切
pain change everything

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cette histoire se déroule lorsque que voleur de cœurs se prénommait encore orion, dans sa jeunesse, lorsqu'il n'était encore qu'un mâle aimant, amoureux et naif.
lorsqu'il y avait encore du bon en lui.

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« Je t'aime. »

Je t'aime. Ces deux mots. Cette phrase prononcé par un matou gris rayé de sombre, ce monstre encore endormit. Comment peut - on penser qu'il ai aimé un jour, cet abominable briseur de cœur ? Et pourtant c'est vrai, ce n'est pas un rêve, Orion a bel et bien aimé quelqu'un. Oh ... dire qu'il l'aimait aurait été mentir ... Non, il était fou amoureux, pour être plus précis. Ô qu'elle était belle cette petite minette, la dame de son cœur, ô qu'elle était  jolie avec sa fourrure blanche tirant sur le crémeux, ses poils doux comme le duvet d'un chaton, son élégante démarche et son regard de biche aux long cils. Mortellement belle même, d'une beauté si saisissante qu'elle en devenait presque irréelle, à vous en faire mal aux yeux, à vous en faire pleurer.
Souvent Orion l'avait épié, caché derrière une poubelle de Bipèdes à l'odeur écœurante ou perché en haut d'un arbre au feuillage assez touffu pour le dissimuler. Souvent il avait rêvé qu'il allait la voir, lui déclarait sa flamme et qu'elle, sa dulcinée, lui tombait dans les bras, éprise de lui au premier regard. Amoureuse.

Mais ses rêves là n'étaient pas la réalité. La réalité pure et dure, celle qu'on se prend comme une baffe en plein visage. Celle qui se joue de nous. Qui nous détruit.
Et elle se tenait là, juste devant lui, le menton relevé et l'œil rieur. Lui, Orion, pauvre petit matou bien piètre à côté de la belle demoiselle, la regardait avec une adoration sans bornes dans les yeux. Il lui avait dit ces deux petits bouts de mots. Il avait trouvé le courage d'aller la voir et de lui dire ce que lui dictait son cœur. Il avait dit " Je t'aime. ".
Un instant son regard se perdit dans les prunelles vertes irisées de la femelle - dont, notons le, il ne connaissait même pas le nom - et il eut l'illusion que cette dernière le contemplait avec amour, un amour sans bornes, un amour unique. L'Amour, avec un A majuscule.
Puis ce fut comme s'il émergeait d'un bassin glacé, comme si tout à coup on lui donnait une grande claque pour lui remettre les idées en places. Il cilla et l'horreur de la situation le saisit à la gorge. De la pitié, voilà ce qu'il y avait dans le regard de la femelle crème, de la pitié et rien d'autre.  

« Moi pas. »

Il aurait voulut mourir, mourir à l'instant, dans la seconde. Disparaître. Partir. S'évaporer. Il aurait voulut courir jusqu'à ce que ses pattes ne le portent plus, jusqu'à ce qu'il s'écroule à terre, comme une poupée désarticulée, petit, chétif et seul ... Au lieu de quoi il restait planté là, à fixer avec un regard amer, mouillé de larmes, le visage crispé par un méchant rictus de la chatte qu'il aimait. Qu'il pensait aimer ... Qu'il ... Enfaîte maintenant qu'il y repensait il ne l'aimait pas, oh non, loin de là. Il la haïssait aussi fort que lorsqu'il avait pensé l'avoir aimé. Il les détestait toutes, ces femelles, ces êtres crées pour en faire souffrir plus d'un.
Et de rage, de folie, il se jeta sur sa belle, et de son poids l'écrasa au sol, ses griffes transperçant la peau fragile de la femelle. C'est qu'elle se débâtait la mignonne, elle se débâtait comme un beau diable, criant qu'elle avait mal, criant qu'elle avait besoin d'aide ... Mais personne ne l'entendit, personne ne vînt. Dans les yeux de la demoiselle brillait une lueur désespérée et elle chercha le regard d'Orion pour tenter de jouer de ses charmes une dernière fois. Le mâle, les griffes plantées dans les chaires sanguinolentes, baissa ses iris vers le visage suppliant de cette dernière, une lueur folle au fond des yeux et un sourire dément accroché aux lèvres. Il ne remarqua même pas les yeux doux que lui faisait son ancien amour et c'est à peine s'il se rendit compte de ce qu'il fit par la suite.
Lentement Orion abaissa son visage au niveau de l'oreille de la femelle et lui souffla ;

« Ah pardon ... Je t'aimais. »

Et tout se passa vite. Un coup de griffe bien placé à la gorge, le sang qui gicle en un flot continu, les yeux de la chatte qui se révulsent et son poil qui se poisse si rapidement en prenant cette teinte écarlate. Un spasme. Un rire fou.
Et ce fut tout. La belle dame était morte. Emportant avec elle la raison d'Orion.

Ainsi il les détestait toutes autant qu'elles étaient. Et il leur ferait payer à toutes le prix de sa souffrance.
Toutes.